Nous évoquions récemment l’importance du maintien d’une Fonction Pulmonaire performante dans le cadre d’un démarche de Longévité Cognitive (voir nos articles « Quel Age ont vos Poumons » et « Quel est l’Intérêt de Mesurer l’Age de ses Poumons? « ).
La pandémie de Coronavirus en cours est l’occasion de se pencher sur le rôle des Interférons comme moyen de défense mis en oeuvre par nos cellules pour se défendre contre les Virus, notamment ceux affectant le système respiratoire.
Le Ministère français de la Recherche annonçait tout récemment le lancement avant fin mars 2020 d’un essai clinique impliquant 3200 patients européens (dont 800 en France) atteints d’une forme sévère du Covid-19.
Il consistera à tester l’efficacité de 2 molécules antivirales en comparaison du seul traitement habituel de ventilation, apport d’oxygène.
Il s’agit de 2 molécules déjà utilisées efficacement pour le traitement de maladies virales telles que les infections par le VIH, Ebola, SRAS,….
Par ailleurs, une 3ème comparaison testera une des molécules ci-dessus en combinaison avec un Interféron bêta.
Quel en est l’intérêt thérapeutique?
Les Interférons (IFN) étant des glycoprotéines produites par les cellules eucaryotes et qui stimulent le système immunitaire, l’idée est de vérifier si cela rendrait le traitement plus efficace, sachant que les IFN sont utilisés depuis de nombreuses années comme antiviral, notamment dans le traitement des Hépatites B & C.
Les molécules d’interféron sont fabriquées lorsqu’une cellule est parasitée par un virus, une bactérie ou un autre microbe ou devient cancéreuse. C’est la présence des molécules produites par ces microbes – par exemple l’ ARN viral ou par la cellule cancéreuse qui stimule leur production.
Il en existe de nombreuses sortes regroupées au sein de 3 types caractérisés par leur récepteur cellulaire:
- Type I dont les IFN humains Alpha & Béta
- Type II dont l’IFN humain Gamma
- Type III produit par les lymphocytes
Le mode d’action des interférons n’est pas toujours identifié avec précision mais on sait qu’ils participent à rendre les cellules voisines de la cellule infectée (et productrice des molécules d’IFN), résistante à la réplication virale, ce qui empêche la dissémination du virus.
De plus, les IFN peuvent activer les cellules NK (Natural Killer) – leucocytes (globules blancs) capables de reconnaître les altérations membranaires des cellules infectées par le virus et en provoquer la lyse (la destruction).
nb: le même mécanisme est à l’oeuvre lorsqu’une cellule devient tumorale.
Ces mécanismes d’action font partie de l’Immunité naturelle non spécifique, mise en oeuvre en première ligne par notre organisme contre tout agresseur. Dans une deuxième phase, les mécanismes et acteurs de l’Immunité spécifique interviendront et participeront à l’immunité contre de nouvelles infections par le virus.
L’immunité naturelle non spécifique étant comme son nom l’indique applicable, en première ligne, à l’ensemble des agents microbiens infectants notre organisme, c’est la raison pour laquelle les scientifiques misent sur l’efficacité d’un traitement à l’interféron, en tous cas en synergie avec une autre molécule antivirale.
En cas d’efficacité, cela permettra de soigner plus efficacement les malades de la pandémie actuelle, dans l’attente du développement potentiel d’un vaccin qui lui activera l’Immunité spécifique.
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